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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/117

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qu’une couche de peinture transforme en un édifice paraissant construit en matériaux de luxe.

J’ai visité une de ces maisons dont les plafonds étaient décorés de caissons en ciment. La belle caserne de l’artillerie alpine a toutes ses corniches et ses reliefs en ciment. Enfin, les rues mêmes de Grenoble sont dallées en ciment depuis une vingtaine d’années et, comme la ville est la mieux dotée d’eau de la France entière, puisque chaque habitant dispose de plus de 1,000 litres par jour, on peut faire d’abondants lavages et entretenir les chaussées ainsi obtenues dans le plus grand état de propreté. Une seule ville, en France, a imité Grenoble : c’est la Seyne, près Toulon. Toutes les rues y sont revêtues de ciment du Dauphiné. La politique ne perdant jamais ses droits, en cette heureuse Provence, on utilise la chaussée pour recommander les candidats. J’ai lu, en 1893, dans cette jolie cité de la Seyne, de chauds appels marqués avec une peinture indélébile sur le dallage continu des chaussées !

Ce système, par sa simplicité, sa propreté et son faible prix de revient, devrait être employé dans toutes les villes aux rues étroites et peu sillonnées de voitures, comme il y en a tant dans le Midi.

L’industrie des ciments joue donc un grand