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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/118

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rôle économique et hygiénique dans le Dauphiné ; inconnue il y a cinquante ans, elle fait vivre aujourd’hui des milliers de familles. Si l’Isère était plus aisément navigable et permettait de conduire à bas prix les ciments dans le Midi et les porta de la Méditerranée, ce commerce prendrait rapidement un essor plus considérable encore.

Les progrès sont dus, il faut bien le dire, à la proximité d’un bassin houiller important, mais insuffisants encore — par la nature du charbon et l’extraction — pour les multiples industries de l’Isère. C’est l’anthracite de la Mure. Ce combustible, excellent pour la cuisson de la chaux et du ciment, arrive aujourd’hui facilement sur le grand réseau des voies ferrées, grâce au chemin de fer spécial qui va le chercher jusqu’aux puits de production.

Les gisements sont fort haut dans la montagne, en une région de difficile accès, ils ont nécessité des travaux d’art énormes et doté ainsi le Dauphiné d’une de ses grandes curiosités : le chemin de fer de la Mure, il mérite la visite des touristes ; c’est peut-être la plus étonnante de nos lignes de montagne.


Ce matin, au point du jour, je partais par le train de Gap pour aller prendre la ligne de la Mure