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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/320

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Au jour, j’étais debout et sortais sur la terrasse établie devant la maison. La vue, immense, n’est arrêtée que par les montagnes de Saou et de Bourdeaux. Le ravin de la Comane, par lequel nous sommes montée cette nuit, se creuse profond entre les hautes cimes, les lacets de la route ressemblent ainsi à un ruban capricieusement déroulé. Mais l’ensemble est plutôt sévère, ce n’est pas le paysage heureux que je rêvais hier en faisant l’ascension.

La maison du refuge a été détruite il y a quelques années par un éboulement dont les traces sont très apparentes encore, on l’a reconstruite plus près du tunnel, sa terrasse est à 1,341 mètres au-dessus de la mer, à 1,000 mètres environ au-dessus de la Drôme contant au fond du vaste bassin.

Après un déjeuner rapide, nous disons adieu à la famille du cantonnier et nous dirigeons vers le tunnel. De grands troncs de sapins sont entassés au bord de la route, ils ont été amenés là par les habitants du Vercors. Pour eux, cet orifice du souterrain est la limite des affaires, les bois sont vendus livrés à la sortie du tunnel où les charretiers de Die viennent les prendre pour les conduire au chemin de fer.

Le tunnel est long de 600 mètres et évite à la