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Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/321

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route le passage par le col, ouvert à 80 mètres plus haut seulement, mais de difficile accès et encombré par les neiges pendant de longs mois. Cette galerie étroite et humide produit une impression de tristesse. Dès la sortie, on a sous le yeux un des plus admirables tableaux que puissent offrir les Alpes françaises. Tout l’immense bassin bordé de belles montagnes boisées, au fond duquel coule la Vernaison, apparaît aux regards. C’est le Vercors.


De toutes les vallées dauphinoises à qui leur isolement a valu un nom particulier en faisant géographiquement un monde bien à part, le Vercors est une des plus isolées, la plus fermée peut-être ; on n’y pénètre que par des cols élevés ou des gorges jadis inaccessibles.

Ce nom de Vercors a été étendu à tout le puissant massif calcaire tombant sur la plaine du Rhône vers Chabeuil, et la vallée du Drac vers Vif, entre l’Isère et la Drôme. D’une façon plus précise, on ne devrait comprendre sous ce nom que le cours de la Vernaison jusqu’à l’entrée des Grands-Goulets et les deux immenses plateaux boisés qui bordent cette vallée centrale : la forêt de Lente finissant, par de grands escarpements, sur le bassin de la Lyonne en Royannais, et la