Page:Ardouin-Dumazet,Voyage en France 9,1896.djvu/33

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tive et ses wagons ne quittent la route que pour traverser des hameaux dépendant de la commune de Colombe ; çà et là un détail heureux, telle une belle porte de la Renaissance étonnée de se voir entre les maisons â galerie extérieure où pendent des paniers à claire-voie dans lesquels sèchent des fromages, maisons couvertes de chaume enfouies dans la verdure. Apprieu n’est pas moins gai. Dès qu’on l’a traversé, le train quitte la route et, par une tranchée profonde, descend dans la vallée de la Fure. Au loin étincellent les cimes blanches des Alpes.

Je suis seul à jouir de ce spectacle, aucun voyageur n’est monté dans le train au Grand-Lemps ; quand, à la gare des Quatre-Chemins, j’ai mis pied à terre laissant le train filer sur Charavines, il emmène le conducteur et le mécanicien.

Bientôt, des Quatre-Chemins, un embranchement se dirigera sur Voiron.


J’ai dû achever le trajet à pied, mais par un pays si riant et vert que les six kilomètres m’ont semblé une petite lieue. La route est un véritable enchantement ; lorsqu’on a atteint, vers la tirette, le sommet des collines, on découvre tout à coup un des plus grandioses paysages de France, le bec de l’Échaillon se dresse au milieu du ta-