Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/10

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leurs garnisons estivales, ou pour explorer d’autres régions, dans lesquelles on voit rarement l’uniforme de nos soldats : le Genevois, le Chablais et le Faucigny. De ce côté la loyauté et la vaillance helvétiques nous couvrent suffisamment pour que nous puissions nous borner à la faible garnison de Thonon et aux rares apparitions des troupes d’Annecy, effectuant de petites manœuvres ou des tirs sur les graviers du delta lacustre de la Dranse.

Au delà du Chablais, c’est-à-dire des vallées des Dranses et des rives du Léman, au delà du Faucigny, c’est-à-dire de la vallée de l’Arve, commence l’action de nos troupes alpines.


On sait quelle est l’origine de cette petite armée spéciale. Quand, après la guerre, il parut évident que l’Italie était prête à profiter de nos désastres, on demanda d’opposer aux alpini italiens des troupes de montagne. Longtemps les cris d’alarme n’eurent aucun écho, mais, en 1879, on confia au commandant Arvers, aujourd’hui général, la mission d’entraîner son bataillon de chasseurs, le 12e, en vue de la lutte spéciale dans ces hautes régions. Le résultat fut excellent ; l’année suivante, puis en 1881, on fit des marches-manœuvres montrant ce que l’on peut attendre de