Page:Ardouin-Dumazet, Voyage en France 10,1897.djvu/52

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de défense, les Bauges ont-elles un rôle considérable : elles sont en quelque sorte l’avancée de Grenoble et de Lyon.


La route du col du Frêne, par laquelle j’ai pénétré dans les Bauges, est une voie stratégique importante : elle unit directement l’intérieur du massif à la région fortifiée des entrées de la Maurienne et de la Tarentaise. Elle suit à peu près l’ancien chemin muletier, à travers ou au bord de gros hameaux aux toits de chaume : Routhennes, Grand-Iserable, Épernex, plus importants que la petite agglomération de Sainte-Reine, centre communal et paroissial de cette partie de la vallée. À mesure que l’on avance, on voit s’agrandir le paysage et se dresser de nouvelles lignes de pics. La vallée se fait plus verte. De grandes nappes d’avoines ondulent à la brise, les prairies sont vigoureuses, les pâturages d’une exquise fraîcheur. Beaucoup de frênes étêtés, selon la coutume alpestre, cet arbre, appelé ici fayard, fournissant par ses ramilles et ses feuilles une nourriture d’hiver pour le bétail.

Rapidement descend la route, en vue d’un beau village, École, assis au pied du Tiélod, entre de belles montagnes. Trois cimes de fier aspect, séparées par des échancrures profondes, forment