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vernement[1]. Jeune adolescent, d’une physionomie douce, d’une figure belle et attrayante, il fréquentait ces soldats européens et assistait souvent à leurs exercices, dans la caserne et au polygone, qui était situé au nord-est de la ville. Il organisa le corps d’artillerie, où de nombreux jeunes gens s’incorporèrent par attachement pour lui.

Borgella qui, aux camps de Diègue et de Métivier, était du nombre de ceux qui furent à cheval, prit service dans la compagnie de Gillard.


Après la victoire de Pernier, l’armée des hommes de couleur se rendit à la Croix-des-Bouquets où elle fît chanter un Te Deum pour remercier le Tout-Puissant de ses succès sur les hommes injustes qui, loin de vouloir reconnaître les droits que la classe de couleur tenait de l’Auteur de toutes choses, s’étaient proposé de l’anéantir. Le conseil politique du Mirebalais avait écrit à Blanchelande, qu’en s’armant, cette classe abandonnait le soin du reste à la Providence. Le premier sentiment qu’éprouvaient les vainqueurs de Néret et de Pernier, était celui de la reconnaissance envers le Dieu des armées, qui leur avait donné le courage et la force pour appuyer leurs droits. Ce sentiment honore leur mémoire.

Ensuite, cette armée poursuivit sa route et fut camper au Trou-Caïman.


Dès leur réunion à Diègue, les hommes de couleur avaient reçu des envoyés de la part de Hanus de Jumécourt, reconnu chef de la paroisse de la Croix-des-Bou-

  1. Cette place est devenue la Place Pétion, où est le tombeau de ce chef. La caserne devint celle de sa garde à pied.