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permettre de pétitionner, de faire connaître leurs vœux ; elle promit de ne point s’opposer à l’exécution du décret du 15 mai… lorsqu’il serait connu officiellement.

Insigne mauvaise foi ! Car elle était assurée que le gouvernement royal ne l’enverrait pas ; sa correspondance avec le club Massiac lui avait appris d’une manière certaine la connivence coupable du gouvernement et de l’assemblée constituante elle-même, dont les colons résidans à Paris se promettaient d’obtenir le décret du 24 septembre.

L’assemblée générale ajouta, par un arrêté du 20 septembre, qu’elle promettait d’adoucir le sort de ceux des hommes de couleur qui ne pouvaient participer aux avantages décernés par le décret du 15 mai, c’est-à-dire à ceux qui n’étaient pas nés de pères et mères libres, aux simples affranchis.

Les concordats avaient voué à l’exécration de la postérité les juges d’Ogé, de Chavanne et de leurs compagnons. L’assemblée générale rendit une amnistie concernant ceux de ces malheureux qui vivaient encore et qui étaient à la chaîne ; elle fît grâce provisoirement à Marc Chavanne, l’un des condamnés, qui eut la bassesse de combattre les noirs pour les blancs, tandis que d’autres contumaces de l’entreprise glorieuse de son infortuné frère étaient dans les rangs des noirs, combattant les blancs pour venger la mémoire de cette illustre victime.

Elle accorda grâce pleine et entière aux hommes de couleur du Fond-Parisien qui, dans les rangs de leurs frères, s’étaient réhabilités eux-mêmes par leurs armes et leur valeur. Eux tous étaient au combat de Pernier, l’un des Desmares était signataire du concordat du 7 sep-