niers des insultes de quelques noirs qui désapprouvaient les arrangemens pris par le généralissime. Biassou lui-même partageait leur avis, et Gros dit encore que Toussaint Louverture en éprouvait des regrets, en attribuant cette fâcheuse disposition à la visite nocturne d’un officier portant épauleltes d’argent, de haute taille, noireau, sec et joues enfoncées. Cet officier était, suivant Garran, le major du régiment du Cap, nommé Poitou, qui dissuada les nègres de se prêtera un arrangement. C’était un contre-révolutionnaire.
Après ce fait inqualifiable, après le témoignage rendu par Gros des bons sentimens de Jean François et de Toussaint Louverture, écoutons ce que dit ce narrateur :
« Nous fûmes, pour cette fois, convaincus d’une grande vérité : que le nègre ne rentrera jamais dans le devoir que par la contrainte et sa destruction partielle. »
Voilà bien le colon encroûté de préjugés et de haine ! C’est à l’humanité des chefs noirs qu’il doit sa délivrance, tandis que les chefs blancs ne rendent aucun de leurs prisonniers, pas même la femme de Jean François ; et Gros ne pense qu’à la destruction partielle des noirs pour les faire rentrer dans le devoir, c’est-à-dire dans l’ignominie de l’esclavage !
Le mécontentement de Biassou et des autres noirs, chefs ou subalternes, n’était-il pas le résultat de la hauteur de l’assemblée coloniale, de l’insolence de Bullet, des conseils perfides de Poitou ?
Et puis, les blancs colons de Saint-Domingue se sont plaints de la haine des noirs, des vengeances qu’ils ont exercées ! Ces hommes qui ont tant abusé de leur pouvoir et de leurs privilèges, qui firent tant de mal, ont encore écrit, publié des livres à profusion, dans le but d’égarer