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ainsi, la Chambre des communes semblait être impatiente d’avoir d’autres projets à méditer et discuter ; mais le pouvoir exécutif lui laissa le soin de s’occuper des lois d’impôts qui étaient dans ses attributions.

Il y avait six sénateurs à remplacer par expiration de fonctions, deux dans la présente année et quatre pour les premiers mois de 1834. Le 10 juillet, Boyer adressa une liste de candidats pour le premier à élire ; il fut nommé le même jour ; les autres le furent successivement dans le même mois et le mois suivant.

Abandonnée à elle-même, la Chambre des communes devait inévitablement arriver à des discussions entre ses propres membres, les opinions ne pouvant pas être uniformes dans une assemblée politique. Des deux tribunes élevées dans son sein, l’une restant toujours vierge, l’autre pouvait servir aux orateurs de l’assemblée.

Le trésorier général Nau, chargé du portefeuille des finances, avait expédié à la Chambre quelques exemplaires imprimés des comptes généraux de 1832, au moment où il requérait le secrétaire d’État Imbert de reprendre son service, et parce qu’il n’était plus malade, et parce que son remplaçant prévoyait sans doute des débats animés au sujet des finances, d’après les précédens de la session de 1832[1]. Le 12 juillet, le représentant David Saint-Preux proposa à la Chambre d’adresser un message au secrétaire d’État, pour l’inviter à lui envoyer annuellement autant d’exemplaires des comptes généraux qu’elle avait de membres. Mais la Chambre, considérant la responsabilité que l’art. 128 de la constitution attachait aux fonctions de ce ministre, décida qu’à l’avenir les comptes généraux ne seraient imprimés

  1. Je parle ainsi d’après ce que me dit M. Nau lui-même.