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vitant d’être modérés et de tenir le secret sur cette discussion, dont les malveillans pourraient vouloir tirer partie dans l’intérêt de leurs, vues coupables ; et il leva la séance.

Mais, recommander le secret à seize, membres réunis, du Sénat et de la Chambre, le recommander à H. Dumesle qui ne visait qu’à la popularité ; leur recommander la modération, c’était prêcher dans le désert. Les passions, au contraire, allaient animer les rapports entre les deux branches du corps législatif. Déjà le Sénat s’était en quelque sorte vu rappeler à l’ordre, par la juste exigence de la Chambre, pour ne s’être pas conformé à l’art. 118 de la constitution dans les pas de vacances dans son sein. Le 9 mai lendemain de la discussion entre les deux députations, H. Dumesle prononça les, paroles suivantes, à l’ouverture de la séance de la Chambre.

« Représentans, — Votre députation s’est rendre au palais national où était une réunion des menmbres du Sénat, et a été admise à la même audience. Le chef du pouvoir exécutif lui a donné de nouvelles assurances que le mouvement insurrectionnel des montagnes de Léogane, sera bientôt comprimé[1], et que la paix publique ne pessera pas de régner au milieu même du bruit des armes, Dans cette conférence, il s’est élevé des objections sur l’exercice du « pouvoir d’opinion » dont vous avez donné l’exemple dans votre adresse en réponse au discours d’ouverture du Président d’Haiti ; mais comme ces, objections ne sauraient se, soutenir en présence des vérités de droit public proclamées par le siècle, votre commission s’est abstenue de dé-

  1. À la date du 8, la révolte d’Etienne Manga était déjà comprimée. Une proclamation du Président parut ce jour-là et l’annonça au peuple, de même que l’attentat commis sur le général Inginac,