rouler la théorie sur laquelle repose l’application des principes constitutionnels ; car cette théorie est devenue, en quelque sorte, une tradition de bon sens. Elle s’est donc bornée à prouver, avec concision, que par son essence la Chambre est l’expression de la volonté populaire, qu’il lui appartient d’exposer les vœux, les nécessités, et les sentimens de la nation, et a laissé au pays et au monde entier à apprécier votre adresse, et surtout à juger si elle est une anticipation sur les prérogatives des autres pouvoirs. Du reste, elle a laissé tomber un mot sur les perfides insinuations que des êtres, qui professent l’art de la délation, ont cherché à diriger contre le corps, toutefois en se pénétrant de la pensée que vous ne pouvez descendre jusqu’à vous justifier contre d’ignobles calomnies. »
La Chambre, satisfaite de ce rapport, en ordonna l’impression au Bulletin des lois. Mais avant que cela ne pût se faire, H. Dumesle fit publie ce rapport sur le journal l’Union[1]. Une certaine agitation en résulta dans le public ; les opposans approuvérent naturellement les représentans de prétendre au « pouvoir d’opinion, » et, en conséquence, ils blâmèrent les sénateurs de le dénier à la Chambre.
Boyer en prit de l’humeur. À l’audience, du dimanche 20 mai, il déclara hautement : « que la Chambre s’étant plue à agiter l’esprit public par son adresse qui réclamait une foule de choses, il ne lui présenterait aucun projet de loi ; et que si les agitateurs persévéraient, il mettrait de côté la constitution pour faire juger et fusiller n’importe qui serait dénoncé comme, ourdissant des trames, contre la tranquillité publique[2]. »
Ces paroles si graves ayant été prononcées le lendemain