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Le 12 octobre, ils publièrent une proclamation par laquelle ils prononcèrent la dissolution de l’assemblée coloniale, des assemblées provinciales du Nord, de l’Ouest et du Sud, du conseil de paix et d’union de Saint-Marc et du conseil d’administration de Jérémie. Ces diverses corporations ne pouvaient que maintenir un esprit contraire à la mission des commissaires civils ; elles durent subir le même sort. Cependant, à Jérémie, les colons n’obéirent pas à leur proclamation.

Mais en dissolvant l’assemblée coloniale, ils sentirent la nécessité de la remplacer par un corps administratif qui serait une sorte de représentation populaire de la colonie, placée sous leur influence. Ils l’organisèrent sous le titre de commission intermédiaire : ce titre indiquait son caractère provisoire, jusqu’à ce que l’on pût arriver à la formation d’une nouvelle assemblée coloniale. Ils y étaient autorisés par un décret de l’assemblée constituante, en date du 15 juin 1791, qui prescrivait une semblable commission dans l’intervalle des sessions de l’assemblée coloniale.

Ils décidèrent que cette commission serait composée de douze membres. Avant de se dissoudre, l’assemblée coloniale dut en nommer six, pris dans son sein, à raison de deux pour chaque province de la colonie. Les six autres furent réservés à la nomination directe des commissaires civils : ils les prirent dans la classe des hommes de couleur. Ce furent Pinchinat et J. Borno, pour l’Ouest ; Louis Boisrond et François Raymond, pour le Sud ; Castaing et Lartortue, pour le Nord. Les six blancs étaient Gerbier, Raboteau, Daugy, Chotard aîné, De Lavalle et Couturier des Flottes[1].

  1. Il y eut ensuite des mutations. Daugy, notamment, était très-capable,