litique en faveur des hommes de couleur : ceux-ci étaient aussi l’objet de l’envie et de la jalousie de cette classe inférieure de la société coloniale, à cause de leurs richesses et des lumières d’un grand nombre d’entre eux.
L’intérêt politique des trois partis, parmi les blancs, devait ainsi les réunir contre les commissaires civils envoyés à Saint-Domingue pour assurer l’exécution de la loi du 4 avril, c’est-à-dire le triomphe des mulâtres et nègres libres.
Ce furent les membres du côté Ouest de l’assemblée coloniale qui prirent l’initiative des mesures propres à se débarrasser des commissaires civils, pour arriver à l’indépendance de la colonie. Ils se coalisèrent avec les membres du côté Est et les agens du gouvernement colonial, et organisèrent aussitôt des mouvemens populaires dans ce but. Cette coalition était d’autant plus facile, selon eux, que déjà ils avaient réussi, en s’unissant, à faire embarquer Blanchelande comme accusé de tous les maux survenus dans la colonie.
Dans une pareille situation, il fallait une grande énergie et beaucoup d’adresse de la part des commissaires civils, pour déjouer ces complots et rester maîtres du terrain. Ils surent se placer à la hauteur de ces difficultés pour les dominer.
La loi du 4 avril et celle du 22 juin les autorisaient à dissoudre l’assemblée coloniale et toutes les autres assemblées ou corps qualifiés populaires dans la colonie. Celle du 17 août avait confirmé leurs pouvoirs, et les instructions du roi avaient prévu que les dispositions de l’assemblée coloniale seraient peu conciliantes et que les commissaires ne tarderaient pas à la dissoudre.