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de l’Ouest, par la soumission tardive de Toussaint Louverture. Laveaux avait attendu la réponse de ce dernier, du 18 mai, à sa lettre du 5, pour en adresser une, le 24, à Sonthonax. On peut supposer qu’elle ne lui parvint que vers le 30, par les difficultés que signalait Toussaint Louverture à faire parvenir cette information officielle. Si, au Port-au-Prince, on avait pu savoir, avant l’apparition des Anglais dans la baie, que le pavillon tricolore flottait aux Gonaïves et ailleurs depuis le 4 mai, il est présumable qu’on y aurait compris la haute portée de cet heureux retour de tant de communes aux lois de la république ; et alors ont eût été moins disposé aux défections.

Quoi qu’il en soit, le 30 mai, l’escadre anglaise vint jeter l’ancre dans la baie : elle était composée de quatre vaisseaux de ligne, de six frégates ou corvettes, de douze gros bâtimens de transport et d’une plus grande quantité de goëlettes. Cette escadre portait environ quinze cents hommes de troupes européennes qui venaient d’arriver au Môle, sortant de la Barbade : elles étaient commandées par le général White.

En même temps, une colonne sortie de Léogane, sous les ordres du baron de Montalembert, et forte d’environ mille hommes, s’avançait du côté sud du Port-au-Prince. Une autre, forte de douze cents hommes, partie de l’Arcàhaie sous les ordres de Lapointe et de H. de Jumécourt, venait du côté Nord, par la plaine du Cul-de-Sac. L’influence de Hyacinthe porta les noirs de cette plaine à ne rien entreprendre contre cette dernière. Bauvais, à la Croix-des-Bouquets, ne pouvait rien contre elle, n’ayant qu’un faible détachement de la légion sous ses ordres ; il était d’ailleurs avisé que d’Espinville devait venir du Mirebalais.