Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 2.djvu/49

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

comme il aurait dû l’être pour une mesure aussi importante, désapprouva l’arrêté de la commission intermédiaire et défendit la perception de l’impôt dans l’Ouest et le Sud. Son improbation peu réfléchie paralysa la perception même dans le Nord. « Cette difficulté, dit Garran, fut pour les deux commissaires civils l’objet d’une correspondance qui ne fut pas exempte d’aigreurs, et où, malgré le dévouement de tous deux à la cause de la liberté, la jalousie du pouvoir se montra plus d’une fois au milieu de l’ardeur de l’un pour le triomphe de la révolution, et de l’attachement de l’autre aux principes du droit public. »

Ce dissentiment occasionna par la suite de la part de Sonthonax, la désapprobation d’autres mesures prises par Polvérel, soit sur les choses, soit à l’égard des hommes : il en résulta en quelque sorte deux partis qui s’attachèrent à l’un ou à l’autre. Sonthonax, plus jeune, plus ardent que son collègue, étendit son mécontentement sur les individus attachés aux idées de Polvérel.

Toutefois, la convention nationale, essentiellement révolutionnaire, trouvant dans Sonthonax un agent qui agissait avec plus de vigueur que Polvérel, approuva l’impôt du quart de subvention et en ordonna la perception dans toute la colonie, par son décret du 6 mars 1793. Nous le ferons connaître.