nat, le trouvant logé chez Villatte, qu’il n’aimait pas, voyant venir de perfides mulâtres pour le voir, il en tire naturellement la conséquence que son esprit étroit et jaloux lui dictait. Comment ! les hommes de couleur du Nord avaient vu Pinchinat à l’œuvre, dans la commission intermédiaire au Cap, dans les agitations du mois de décembre 1792, où il s’agissait de la destruction de leur classe par les blancs, et ces hommes qui savaient d’ailleurs tous les services qu’il avait rendus à la cause de la liberté, n’auraient pas dû avoir la faculté de venir lui donner des témoignages de leur estime et de leur attachement, au moment où il allait partir pour se rendre en France !
Nous ignorons jusqu’à quel point il faut ajouter foi à cette assertion de Laveaux, qui affirme que Villatte refusa de loger les envoyés de T. Louverture. Mais quand nous relisons tout ce que nous avons transcrit de son compte-rendu relativement à Villatte, nous nous trouvons, malgré nous, enclin à douter de sa véracité à cet égard. Et quand cela serait vrai, ne se peut-il pas que Villatte n’avait pas un logement assez vaste pour recevoir six personnes chez lui, sans qu’il y eût mauvais vouloir de sa part ?
Si nous insistons sur des détails aussi minutieux, c’est que nous ne pouvons narrer que d’après les écrits de Laveaux lui-même, et qu’ils doivent nous conduire bientôt à l’affaire du 30 ventôse, ou 20 mars 1796.
Ainsi, il dit qu’en son absence et celle de Perroud, les baux à loyer des maisons du Cap étant échus à cette époque, l’administration les fit crier de nouveau, et que des jeunes gens empêchèrent que les adjudications ne s’élevassent à un taux convenable. Dès leur retour au Cap, le gouverneur et l’ordonnateur annulèrent ces criées publiques, ces adjudications, et de nouvelles criées eurent