De retour à la maison commune, la municipalité proteste (comme de droit), contre toutes les mesures qu’elle avait prises elle-même.
Laveaux et Perroud étant allés dans l’après-midi au Haut-du-Cap, en revinrent bientôt. La promesse qu’il avait faite publiquement de tout oublier, laissa du calme dans les esprits. Mais le 5 germinal (25 mars), il abandonna la ville pour aller se fixer dans cette bourgade, où les troupes sont encore réunies. Alors Villatte, craignant sans doute d’être arrêté, prend la résolution de quitter aussi le Cap : dans la nuit du 5 au 6 germinal, il en sort, accompagné de Benjamin, Allers, Descoubet, Biénaimé Gérard, Massi, Jeannot, Chervin et Daumec. Ils étaient tous hommes de couleur. Après le départ de Villatte, qui se rendit à son camp, appelé aussi Villatte, Laveaux fait arrêter Léger Duval, ce blanc désigné par lui comme l’homme le plus dangereux, cet ancien membre de l’assemblée coloniale, qui, durant cette espèce de gouvernement provisoire exercé par Villatte, lui servait de secrétaire. Laveaux fait enfin arrêter Poirier, Laignoux, Legris, Lobis et Binet, tous blancs, et les fait embarquer sur la corvette la Hyéna. D’autres se cachent, s’enfuient ou sont comprimés. Rodrigue, avec tous ses officiers et sous officiers de son 1er régiment, jurent, devant la municipalité, obéissance aux lois et aux autorités constituées, fidélité à la République, et dévouement aux chefs de la colonie.
Rodrigue se tire ainsi d’affaire.
Le calme se rétablit insensiblement dans la ville du Cap, pour le moment.
Nous avons relaté tous ces événemens, d’après Laveaux et le rapport de Marec. Ce dernier ajoute alors :