rassemblées. En même temps, Annecy, autre noir ancien libre qui était allé au Haut-du-Cap, rapporte qu’il y a vu de nombreuses troupes, décidées à agir avec vigueur sous leurs chefs.
Le 22, à une heure du matin, Villatte vient à la municipalité et donne connaissance d’une lettre qu’il venait de recevoir de Pierre Michel, qui le sommait impérieusement de faire mettre en liberté Laveaux et Perroud. Une lettre de T. Louverture arrive aussi dans le même but et les mêmes termes. Tous ces officiers font la menace de marcher contre la ville du Cap et de se porter aux dernières extrémités.
La municipalité, vaincue ainsi que Villatte, envoie sur le champ une députation à Pierre Michel pour lui porter des paroles de paix, et concerter avec lui des mesures de réconciliation générale.
Le 2 germinal (22 mars), à sept heures du matin, la municipalité délibère à huis-clos et convoque les citoyens, le peuple, à 9 heures : elle leur fait adresser un discours par Puech pour les préparer à la mise en liberté de Laveaux, de Perroud et des autres détenus. Ils s’en rapportent à sa sagesse. La municipalité déclare alors, à l’unanimité, que les fonctions du gouverneur et de l’ordonnateur ont été mal à propos suspendues, et leurs personnes, ainsi que celles des officiers qui leur sont attachés, aussi mal à propos arrêtées. » Elle se transporte immédiatement en corps à la prison, élargit les détenus, et les ramène à la maison commune où des discours sont prononcés, où Laveaux, de son aveu, promet de tout oublier, de ne pas se venger. Ensuite, le gouverneur et l’ordonnateur sont accompagnés solennellement à la maison du gouvernement : ils reprennent leurs fonctions.