tenaient les rênes, et surtout au milieu de l’anarchie, pour ainsi dire organisée, qui dévorait toutes les parties de la colonie. J’ajoute que l’immense correspondance que je viens d’analyser, est en général la correspondance d’officiers militaires, plus enclins à parler de ce qui concerne leur état, de ce qui a trait à la défense ou à l’attaque, de ce qui touche à la police militaire, que de ce qui concerne l’économie politique, l’ordre judiciaire ou administratif, les finances, l’agriculture, le commerce et l’industrie. J’avoue que cette correspondance volumineuse n’offre aucun détail sur la plupart de ces importans objets ; que sur quelques-uns d’entre eux elle n’indique que de faibles aperçus, et que je me trouve hors d’état de vous présenter aucun résultat positif sur l’administration économique de Saint-Domingue à l’époque dont il s’agit… »
Telle fut l’appréciation du savant rapporteur, sur l’administration de Laveaux et de Perroud, au moment où il allait parler de celle de l’agence envoyée dans la colonie, et dont Sonthonax était le chef. Laveaux, comme gouverneur et militaire, y est jugé par les passages que nous avons soulignés.
Quant à Perroud, qui savait tourner ses phrases lorsqu’il s’agissait de dénoncer Pinchinat et tous les mulâtres comme auteurs de tous les maux de Saint-Domingue, on reconnaît la même stérilité dans sa correspondance que dans celle de Laveaux, dans les parties qui étaient de son ressort, comme ordonnateur des finances, embrassant les divers objets qui s’y rapportaient.
Ainsi, cette doublure d’incapacités politique et administrative n’avait de capacité réelle que pour l’intrigue, que pour réussir à établir la mésintelligence entre les défenseurs de la colonie, à calomnier les vrais patriotes auprès