tôse. Elle ne put s’empêcher d’y reconnaître tous les caractères d’une véritable révolte. Elle arrêta en conséquence que des mesures seraient prises pour s’assurer de la personne de Villatte, et l’envoyer en état d’arrestation à bord du vaisseau commandant en rade, se réservant de suivre les ramifications de cette affaire, et d’en poursuivre les auteurs, fauteurs et adhérens. »
Le fait est, qu’après avoir obtenu la confiance de Villatte pour le licenciement de sa troupe, on leva le masque d’hypocrisie qu’on avait pris à son égard. Le 18 mai, la commission prit un arrêté plus motivé ; elle envoya le général A. Chanlatte auprès de Villatte pour obtenir de lui de dénoncer ceux qui l’avaient porté à la révolte. Mais Villatte se refusa à cette bassesse, et déclara à Chanlatte qu’il était prêt à obéir aux ordres qui lui seraient donnés par la commission. Sur le rapport de Chanlatte, la commission entendit les généraux Laveaux, T. Louverture, Pierre Michel et Léveillé. Notons qu’en rendant ses divers arrêtés, la commission avait entendu tous les ennemis de Villatte, en l’absence de celui-ci ; elle ne voulut point lui donner la faculté d’expliquer sa conduite, de réfuter en leur présence les faits plus ou moins mensongers qu’ils racontaient contre lui. Était-ce agir selon les plus simples notions de la justice ?
Par la réserve faite de suivre les ramifications de cette affaire du 30 ventôse, d’en poursuivre les auteurs, fauteurs et adhérens, on se proposait, non-seulement d’opérer les nombreuses arrestations qui eurent lieu alors au Cap, et dans tout le Nord et l’Artibonite, mais encore de faire arrêter Pinchinat dans le Sud, Pinchinat dénoncé en France par Laveaux et Perroud, comme étant le fauteur, le moteur de tous les troubles, de tous les crimes. Á cette