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brun, avec dureté et rigueur. Blanchet le trouva couché, étant malade d’un crachement de sang et des suites de ses blessures reçues au fort Bizoton. Il fut conduit à Saint-Louis chez Lefranc, à qui Rigaud avait écrit à ce sujet. Il y garda les arrêts. Quelques jours après, il reçut une lettre de Rigaud qui lui proposait de partir par un navire américain pour les États-Unis, d’où il pourrait se rendre en France. Il y consentit, et demanda à Lefranc de le faire conduire sur son habitation pour y prendre ses effets, qu’il fît porter à Saint-Louis, où il fut réintégré chez Lefranc.

De retour à Saint-Louis, Montbrun écrivit à l’ordonnateur des Cayes d’arrêter son passage, et répondit à Rigaud qu’il était prêt à partir. Mais celui-ci, qui avait déjà repris Léogane, envoya de cette ville l’ordre à Lefranc, d’apposer les scellés sur ses malles et de le déposer dans un cachot du fort de Saint-Louis, où il fut mis le 2 novembre. On brisa ensuite les scellés de ses malles hors de sa présence ; on prit ses papiers, et dit-il encore, son linge et 285 portugaises en or.

Que cette dernière partie de sa relation soit exagérée ou non, toujours est-il que Montbrun subit une détention dans le fort de Saint-Louis, qui dura jusqu’au 6 avril 1796, où il fut transféré, comme prisonnier, à bord de la frégate la Concorde, commandée par le capitaine Mahé. Cette frégate ayaut passé par les États-Unis, n’est arrivée à Rochefort que le 29 juillet suivant. Mis en prison, ensuite à l’hôpital militaire, il écrivit vainement et au Directoire exécutif et au conseil des Anciens, pour demander des juges.

Dès le 15 juin 1794, Dufay, J. B. Belley et Mills, députés de Saint-Domingue, avaient répondu à une lettre de