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envoyés, était alors adjudant-général. Il devait être de la mission en cette qualité ; mais il remplaça Pascal dans la délégation où ce dernier avait été nommé. Instruit, éclairé, modéré, il avait malheureusement un caractère faible. Du reste, qu’eût-il pu faire contre la volonté arbitraire de l’agence, contre le plan du Directoire exécutif ? Nous entendons l’excepter, en parlant des délégués.

Arnaud Pretty était chef d’escadron : il fut envoyé pour prendre le commandement de la gendarmerie et l’inspection des cultures. À Jérémie, dans les premiers temps de la révolution, cet homme s’était montré l’un des plus féroces parmi les blancs, contre les hommes de couleur. Mais il était dévoué à Sonthonax ; mais il s’agissait d’agir contre ces hommes.

Idlinger, d’origine allemande, demeurait avant la révolution à Bordeaux, d’où il avait fui, comme banqueroutier frauduleux, pour passer à Saint-Domingue. Il vint au Cap, où il se lia avec le fameux Bacon de la Chevalerie, premier président de l’assemblée de Saint-Marc. À la fin de 1793, il était au Port-au-Prince, et Sonthonax l’employa comme ordonnateur de finances, à la fuite de Rinville qui emporta sa caisse. Revenant des Caves, en avril 1794, Polvérel le destitua de cet emploi. À la prise du Port-au-Prince par les Anglais, il se joignit à eux et prouva qu’il avait été officier dans un régiment d’Allemagne. Ayant bientôt commis des fraudes au préjudice de la maison Dalton, il s’enfuit du Port-au-Prince, passa aux États-Unis, et ensuite en France. Revenu au Cap avec l’agence, il fut envoyé aux Cayes, en qualité d’ordonnateur, pour remplacer Gavanon, dont le seul crime était d’aider Rigaud à soutenir la défense du Sud.

Nous avons déjà fait la connaissance de Desfourneaux