où des fortifications avaient été construites avec art par les Anglais. C’était du succès qu’ils espéraient obtenir dans cette campagne, que résulteraient les mesures acerbes qu’ils se proposaient de prendre contre les hommes qu’ils voulaient annuler, d’après les ordres de l’agence et surtout de son président Sonthonax.
Avant de se mettre en campagne, les délégués ordonnèrent la démolition du fort de l’Îlet dont Rigaud augmentait la défense, pour garantir la ville des Cayes contre toute entreprise de la part des bâtimens anglais. Ce fort et celui de la Tourterelle mettaient cette ville à l’abri de toute insulte. Mais Rey se rappela qu’au 14 juillet 1793, c’était à l’Îlet surtout que les hommes de couleur avaient pu se défendre contre la tentative de leur assassinat par Badolet, Mouchet et consorts : préméditant contre eux et contre leurs chefs, de pareils attentats, Rey, Leborgne et Desfourneaux voulurent détruire cet ouvrage, sous prétexte qu’il était moins propre à servir contre les ennemis qu’à battre la ville, et que la caisse publique ne pouvait fournir les fonds nécessaires à la continuation des travaux. Et à ce sujet, on peut remarquer que l’administration des finances était bien gérée par Gavanon et Duval Monville, puisque Desfourneaux parle au commencement de sa lettre précitée, de la belle tenue des troupes, de leur habillement et équipement, par les moyens que fournissait cette administration.
Nous avons effleuré un sujet délicat, en parlant plus avant des sommes dont disposaient les délégués, en faveur des filles publiques qu’ils entretenaient aux Cayes. Mais Leborgne commit un acte encore plus coupable sous le rapport des mœurs, et ce n’est pas sans répugnance que