toire ; l’expérience a démontré qu’il en était digne. Il a « foulé à ses pieds tous les sentimens de probité et d’honneur ; ses mœurs étaient dissolues ; et sa conduite a prouvé qu’il était propre à tout désorganiser, à semer la discorde et à faire naître l’anarchie. »
Il faut convenir en outre, qu’en choisissant Sonthonax pour chef de l’agence envoyée à Saint-Domingue, pour y anéantir l’influence des hommes de couleur, et Sonthonax, à son tour, choisissant des hommes tels que Leborgne, Rey et Desfourneaux ; le gouvernement français, de 1796, travaillait admirablement à détruire l’autorité de la France dans sa colonie. Et encore, si l’on s’était borné à cela !
Enfin, le moment d’entrer en campagne arriva. La délégation ordonna à Rigaud de marcher sur les Irois avec 1200 hommes ; elle fit ordonner à Doyon, chef de brigade, de marcher des Baradères contre le camp Desrivaux avec 600 hommes ; Desfourneaux se mit à la tête de 1800 hommes pour se porter contre le camp Davezac. Les dégués, pour se donner aussi le prestige de la victoire sur laquelle ils comptaient, marchèrent dans la colonne de Desfourneaux. Rigaud assure qu’il fut d’un avis contraire à cette dissémination des forces ; mais il ne fut pas plus écouté en cette circonstance, que lorsqu’il engageait Blanchelande à ne pas diviser ses forces, en allant contre les noirs insurgés des Platons.
Rigaud arriva devant les Irois qu’il attaqua : l’action fut meurtrière. Le général anglais Bowyer y fut blessé dangereusement ; le chevalier de Sevré, également blessé, ne tarda pas à mourir. Une pièce de campagne tomba aux mains de Rigaud ; mais il ne put enlever les Irois et retourna à Tiburon. Cette affaire eut lieu le 7 août.