l’administration ordonnées par eux, s’étaient élevées à la somme de 6,766,000 livres, — et celles particulières aux délégués à 300 mille francs. Il est entendu que c’est à partir du 25 juin, jour de leur arrivée aux Cayes, jusqu’au 31 août où ils cessèrent de fonctionner, ayant revêtu Rigaud de tous les pouvoirs. Ces chiffres parlent assez haut ; mais ce que l’histoire doit constater, c’est que l’administration dut solder des comptes de fournisseurs en linons, mouchoirs de Madras, batiste, mousseline, etc., consommés par les maîtresses des délégués (Kerverseau toujours excepté) et de Desfourneaux.
Lamontagne fut forcé d’annuler un marché passé par Idlinger avec la maison Nathan, établie aux Cayes, par lequel il lui accordait le monopole de toutes les denrées provenant de l’impôt du quart de subvention, en retour de la solde et de l’habillement des troupes dont cette maison de commerce s’était chargée. L’habile ordonnateur substitué à Gavanon par les délégués, s’entendait, comme on voit, dans les opérations fructueuses. Lamontagne remit les choses comme par le passé, en rétablissant l’ordre dans les finances.
Martial Besse et A. Chanlatte avaient reçu une autre mission : c’était de s’enquérir des citoyens, de tous les faits qui s’étaient passés aux Cayes depuis l’arrivée de la délégation, et d’en faire le rapport à l’agence. Celle-ci envoya l’ordre à Bauvais, qui avait été présent et qui ne s’était retiré des Cayes que le 6 septembre pour se rendre à Jacmel, de lui faire également un rapport circonstancié. Ces trois généraux firent individuellement leurs rapports et s’accordèrent cependant à déclarer à l’agence, — que le département du Sud était dans l’état le plus floris-