pluviôse (janvier ou février 1797) et passa par les États-Unis pour se rendre en France[1].
On a dit que Sonthonax avait réussi à détacher Bauvais de la cause de Rigaud, et c’est une erreur. La preuve de notre assertion se trouve dans le mémoire publié par ce dernier : il y parle d’une lettre que Sonthonax écrivit à Bauvais, sans doute pour obtenir ce résultat que son machiavélisme désirait ; mais Bauvais en donna communication à Rigaud, qui cite cette phrase insidieuse : — « Pendant qu’un de vos camarades va terminer sa carrière par une perfidie, vous vous immortaliserez par votre fidélité. » Il fut facile à Bauvais de découvrir, au contraire, la perfidie de Sonthonax : il avait trop de sens et de bons sentimens pour ses frères, pour se laisser prendre à une telle amorce ; il connaissait d’ailleurs tout le dévouement de Rigaud pour la France. Bauvais avait sans doute un respect outré pour les agens de la métropole ; mais autre chose est d’obéir à un ordre, une décision émanée de l’autorité, et autre chose est de se laisser circonvenir par une insinuation malveillante ; et la lettre de Sonthonax n’est rien que cela[2]
- ↑ La veuve de Pelletier, française, vint avec son fils dans la partie de l’Est d’Haïti, après sa réunion à la République. Boyer les protégea ; il leur donna toutes les facilités pour s’y établir avantageusement. Borgella, alors commandant à Santo-Domingo, leur fut également utile. Ils avaient connu cette respectable femme et son mari.
- ↑ Nous avons le registre de correspondance de Sonthonax où se trouvent cette lettre et bien d’autres que nous citerons bientôt. Il l’écrivit à Bauvais et une semblable à T. Louverture, le 6 février 1797. Sonthonax leur disait, que des lettres interceptées par un corsaire républicain, et écrites par le baron de Cambefort et d’autres émigrés, annonçaient que Rigaud négociait la remise du Sud avec les Anglais. Ou c’était un stratagème de ces émigrés, ou c’était un mensonge de Sonthonax pour réussir à diviser ces généraux. Rigaud avait