des vengeances n’est pas loin ; mais croyez que la foudre ne frappera que sur les seuls coupables, les instigateurs des mouvemens qui ont fait résister aux ordres de votre prédécesseur Bauvais, et qui feraient méconnaître les vôtres… Essayez les moyens de persuasion, de douceur, de paix ; laissez à la France le soin de punir les auteurs de la rébellion aux ordres de ses agens. Si Rigaud se présentait à Léogane comme simple voyageur, et n’ayant que ses aides de camp, recevez-le comme un camarade, un frère d’armes ; mais s’il venait avec des troupes, faites-lui signifier qu’il n’entrera pas sur le territoire que vous commandez. »
Or, ces commandans militaires, ce Rigaud signalé avec eux, sur qui doit tomber la foudre de la France, sont les amis, les camarades d’armes de Laplume qui leur est attaché. S’ils sont rebelles, Rigaud surtout, pourquoi permettre que ce dernier puisse être admis à Léogane, même sans troupes ? N’est-ce pas là une inconséquence propre à porter Laplume à penser que Sonthonax ne sait ce qu’il fait ni ce qu’il veut ?
Aussi le 20 juin il écrivit de nouveau à Laplume : « Si les mouvemens de Rigaud sont aussi hostiles que vous mêles représentez, vous ne devez pas hésiter un moment à employer tous vos moyens pour le repousser. Tâchez de vous entendre avec le général Bauvais pour le mettre entre deux feux. »
Mais le 25 il apprend que Laplume a envoyé une députation à Rigaud, au Petit-Goave.
« D’après la réponse de Rigaud à la députation/ vous avez fait une très-grande faute d’entrer en très-grande conférence avec lui. Vous vous êtes exposé aux séductions de cet homme. Vous avez perdu de l’attitude sévère et ré-