ser le chef de l’agence, les citoyens, de même que l’armée, furent plus empressés à accepter le joug nouveau qui leur était imposé. À l’envi l’une de l’autre, toutes les municipalités des paroisses avaient rédigé et envoyé en France, par la députation présidée par Vincent, des adresses accusatrices contre Sonthonax et flatteuses pour le général en chef : celle de Plaisance se distingua parmi elles, en imputant tout à crimes au vaincu de la politique.
Trouvant encore en J. Raymond un sujet de facile composition, T. Louverture accrut son action sur toutes les parties de l’administration publique, par le concert qui parut exister entre lui et cet agent. Le système de fermage des grandes propriétés rurales, adopté depuis le succès de la campagne de Desfourneaux contre Vallière et ses environs, et dont le colonel Vincent, au dire de Pamphile de Lacroix, fut le créateur dans le Nord, mais qui fut réglementé principalement par J. Raymond ; ce système étendu alors sur la plupart des habitations séquestrées, donna particulièrement aux chefs de l’armée les moyens de subvenir à leurs besoins personnels. Cette armée fut employée à contraindre les noirs cultivateurs au travail de la terre ; et les habitans eux-mêmes profitèrent de cet état de choses, comme les chefs. L’augmentation des produits agricoles améliora un peu la situation financière, attira le commerce, et l’armée put être mieux entretenue. Pour opérer ce résultat, T. Louverture n’avait pas besoin de rien inventer : la proclamation du 29 août 1793, rendue par Sonthonax sur la liberté générale, avait déjà établi la coaction suivie à l’égard des cultivateurs : nous y renvoyons le lecteur pour examiner de nouveau les mesures de police et de discipline des ateliers, prescrites par Sonthonax.
En parlant de la proclamation de Polvérel, rendu aux