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Cayes le 31 octobre 1793, nous avons dit qu’il adopta à peu de chose près, les mêmes mesures que son collègue, pour les ateliers du Sud et de l’Ouest[1]. Ce sont ces mesures, mises à exécution par Rigaud et Bauvais, qui leur donnèrent les moyens financiers qui faisaient la prospérité des localités soumises à leurs ordres, avec cette exception honorable pour Gavanon, Bonnard et Lebon, trois administrateurs ou ordonnateurs, qu’ils géraient l’administration avec plus d’intelligence et de fidélité, que ne firent Henri Perroud et Idlinger. Le système de fermage avait même été pratiqué dans le Sud et dans l’Ouest, avant de l’être dans le Nord et l’Artibonite ; car nous remarquons dans le rapport imprimé, de Leborgne et Kerverseau, déjà cité, que par une lettre du 26 messidor an iv (14 juillet 1796), que la délégation adressa à l’agence du Cap, elle lui disait, en parlant des officiers militaires du Sud et de l’Ouest : — « Ils étaient maîtres des villes, par le pouvoir municipal qu’y exerçaient les commandans de place ; ils étaient maîtres des campagnes, par les inspections générales des ateliers, toutes confiées à des officiers ; ils étaient maîtres des propriétés particulières, par les attributions de la justice de paix que s’arrogeaient les commandans d’arrondissement ; ils étaient maîtres des propriétés publiques ( les habitations séquestrées), par les baux à vil prix auxquels ils les tiennent à ferme… »

Ainsi donc, Rigaud et Bauvais avaient devancé Vincent dans le système de fermage qui n’eut lieu dans le Nord qu’en mars ou avril 1797. C’est ce système qui donna ef-

  1. Polvérel fit un autre règlement sur la culture, le 28 février 1794, pour donner une nouvelle force à celui du 31 octobre 1793.