tion du décret du 15 mai 1791, qui n’admettait qu’une faible portion de sa classe à l’égalité des droits, pour la comprendre tout entière dans le bénéfice de cette loi. Nous l’avons vu ensuite imaginer sa confédération avec les contre-révolutionnaires, œuvre politique qui empêchait toute la race blanche de s’unir contre elle, les faire servir au succès de sa cause ; renouveler cette confédération à Saint-Marc, pour la garantir des violences de Borel et d’autres partisans de l’assemblée générale. Nous l’avons vu encore assister Polvérel et Sonthonax dans toutes leurs opérations, soit pour l’exécution de la loi du 4 avril 1792, soit pour la liberté générale proclamée par suite d’événemens imprévus ; faire comprendre à la majorité de ses frères la justice et la convenance de cette mesure humanitaire, foudroyer d’autres de ses éloquens écrits, pour avoir trahi cette cause si belle.
Mais alors survinrent des circonstances regrettables pour la gloire acquise par Sonthonax. Subissant l’influence de ses passions, de son caractère toujours emporté, Sonthonax passa, de soupçons injustes contre Pinchinat, à un ressentiment violent, dénué de motifs sérieux. Parti pour la France et revenu à Saint-Domingue avec une mission déloyale, il s’attacha à la perte de Pinchinat personnellement pour détruire en lui, comme en Rigaud, le prestige et l’influence des anciens libres qu’ils représentaient dans leur caractère particulier. Dès-lors, frappé de la réprobation d’un gouvernement aussi insensé que perfide, Pinchinat ne fut plus qu’une victime dévouée à toutes les persécutions.
Les motifs qu’on n’a pu nous donner dans nos investigations, et qui ont occasionné ses diverses incarcérations à Paris, nous allons les dire. Ils furent fondés sur l’instruction supérieure que Pinchinat reçut en France, sur l’adopt-