tion des idées qu’elle lui suggéra, sur les principes de liberté qu’il y puisa et qui le portèrent à se rendre à Saint-Domingue pour aider ses frères, par ses lumières, à revendiquer leurs droits naturels qu’ils tenaient de Dieu, leurs droits positifs qu’ils tenaient de la législation de la France elle-même. Attaché sincèrement à cette patrie dont le nom seul faisait palpiter son cœur et celui de ses frères, il eut, comme eux, le tort, le grand tort de croire qu’ils pouvaient toujours compter sur sa justice. Voilà les motifs de ces persécutions injustes qui firent mourir Pinchinat sur un grabat.
Nous ne savons ce qu’Haïti doit à sa mémoire. Mais pour nous, qui trouvons une satisfaction pleine et entière à rappeler à notre postérité les titres que les révolutionnaires de notre race africaine ont à son estime, nous lui disons qu’elle ne doit pas perdre le souvenir du nom de Pinchinat. Ses travaux politiques, ses nombreux écrits, ont contribué au triomphe de nos droits : il a mérité de notre reconnaissance.
Et qu’importe, après tout, que ses restes aient été enfouis obscurément dans un champ étranger, dans un pays devenu inhospitalier pour lui, qu’ils ne reposent pas sur sa terre natale ! Ses services rendus à la cause de la liberté donnent l’immortalité à son nom. Il ne périra point parmi les Haïtiens.
Pinchinat ne fut pas le seul alors en France qui publiât des écrits pour justifier les hommes de couleur, pour repousser les calomnies haineuses lancées contre eux, pour essayer d’éclairer le Directoire exécutif et la France, sur leur conduite, sur celle d’André Rigaud en particulier. Un autre de nos hommes politiques, de nos chefs mili-