Louverture la facilité d’assiéger cette ville : il avait fait marcher dans ce dessein toute son armée forte, dit-on, de quinze mille hommes, dans la plaine du Cul-de-Sac. Hédouville donna son autorisation en ces termes :
« Je vous autorise, au nom du Directoire exécutif, à traiter avec le général Maitland, à des conditions qui s’accordent avec la dignité de a grande nation que nous représentons, et à comprendre dans l’amnistie tous les anciens Français qui n’ont pas émigré et qui n’ont pas servi dans les troupes anglaises. Je ne saurais trop vous recommander de ne point faire comprendre dans l’amnistie aucun Français qui ne soit, pas habitant de Saint-Domingue. Vous ne pouvez, au surplus, prendre un meilleur guide que votre humanité, que vous saurez toujours allier avec votre ardent amour pour la liberté et la sûreté de votre pays. »
Cette autorisation était certainement explicite à l’égard des émigrés ; ils ne devaient pas être compris dans l’amnistie ; mais T. Louverture, jésuite par excellence, trouva de l’élasticité dans son humanité et son amour pour la liberté, rappelés par l’agent.
Le 3 mai, Hédouville lui écrivit de nouveau : « Malgré l’empressement que j’ai de faire connaissance avec vous, ne quittez point voire cordon sans avoir assuré les moyens de profiter de l’esprit de division qui règne chez nos ennemis… »
Le 4, étant au Gros-Mome de Saint-Marc, T. Louverture écrivit à Hédouville pour lui rendre compte de ses négociations conclues avec Maitland, le 30 avril. Il avait envoyé au Port-au-Prince l’adjudant-général Huin, colon, muni de ses pouvoirs. Il fut stipulé que les fortifications seraient livrées avec les pièces hors d’état de servir,