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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/429

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truction de la couleur blanche et sur l’ignorance des noirs, le triomphe de la couleur jaune ? » Et lorsque le plus éclairé parmi les noirs, jadis esclaves, assurait ce résultat par sa générosité envers d’anciens traîtres blancs, colons ou émigrés, on l’accusait à son tour de produire le bien pour lequel on lavait promu aux grades les plus élevés dans la hiérarchie militaire ! Nous ne reconnaissons pas ici l’équité habituelle de Kerverseau.

D’ailleurs, T. Louverture, en agissant ainsi, était conséquent avec ses antécédens. Sous les Espagnols, il faisait cause commune avec les colons et les émigrés contre la France. On ne peut pas croire que dans le projet de triumvirat entre Jean François, Biassou et Jean Guiambois, en 1793, pour rappeler dans la colonie le vicomte de Fontanges ; et ses adhérens, il n’était pour rien ; car on sait qu’à cette époque, il était le conseiller habituel de Biassou et même de Jean François. Qu’on se rappelle encore que ce fut surtout par ses soins que tant de paroisses dans le Nord et l’Artibonite, avaient déserté la cause de la France. S’il revint au giron de la République française plus tôt que ses anciens complices, ce n’était pas une raison pour qu’il les accablât en 1798 : il n’y avait donc pas raison non plus de l’accuser de les ménager.


Après avoir pris ses dispositions et mis ordre aux affaires publiques au Port-au-Prince, T. Louverture se rendit à Saint-Marc : là, il écrivit à Hédouville qu’il s’acheminait au Cap : c’était le 27 mai. Il lui donna avis que Lecun, préfet apostolique, ayant quitté le Port-au-Prince avec les Anglais et emporté les vases sacrés de son église, il venait d’envoyer au Môle un officier pour réclamer ces objets. Hédouville lui répondit immédiatement, en lui