tèrent le gage de ma satisfaction de son arrivée et la certitude de mon dévouement, de mon respect à son autorité, de ma fidélité à la France, de mon attachement à sa sublime constitution. Cependant, il calomnie les motifs puissans qui nécessitaient ma présence à la tête de l’armée, alors que tous les citoyens qui n’étaient pas occupés à combattre l’ennemi de la France, s’empressaient d’aller à sa rencontre ; il me suppose de la méfiance, tandis qu’après lui avoir soumis les propositions de l’Anglais sur l’évacuation de l’Ouest, que les succès de l’armée que je commandais le contraignirent d’opérer, il applaudit lui-même ma résolution de ne point désemparer que je ne fusse parvenu à ce but, l’objet de tous mes désirs. J’y parvins à sa plus grande satisfaction, et ma conduite à cet égard fut basée sur ses instructions. Alors, les intérêts de la République me permettant de me rendre au Cap, je fus lui donner en personne, les preuves les plus certaines de ma confiance ; il y répondit en apparence, et me promit de ne rien faire qu’il ne m’eût consulté sur les moyens d’établir successivement l’ordre constitutionnel, de ne prendre aucun arrêté qu’il ne l’eût soumis à mes réflexions. J’espérais tout d’aussi heureuses dispositions. Cependant, à peine, par ses ordres, suis-je parti du Cap à l’effet de prendre de nouvelles mesures pour chasser entièrement l’Anglais de Saint-Domingue, que le général Hédouville, bien loin de me consulter sur les mesures qu’il prend alors, n’écoute pas même les observations que l’intérêt public me faisait une loi de lui faire à cet égard ; des injustices criantes marquent ses premiers pas dans l’administration générale de la colonie, et étonnent même ses admirateurs. Le despotisme le plus absolu de sa part rappelle les temps de la tyrannie ; les citoyens qui ont recours à son auto-
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