tion de se rendre indépendant de l’autorité de la métropole.
Le 28 juin, étant alors au Port-au-Prince, T. Louverture, en réponse aux lettres d’Hédouville, lui fit savoir qu’il avait donné de nouveaux ordres à Bauvais et Laplume pour envoyer des troupes dans le Sud, et qu’il avait mandé Rigaud auprès de lui, afin de se concerter sur le plan de campagne contre Jérémie. Il fut approuvé par l’agent, le 1er juillet.
Huin avait bien découvert le projet de Maitland à l’égard du Sud. Le 25 juin, cet Anglais adressa une lettre à Rigaud, sous prétexte de l’échange des prisonniers. Elle lui fut apportée par le colonel Harcourt qui vint sur la frégate l’Empereur, mouillée à l’Île-à-Vaches. Ce colonel lui adressa d’abord un billet qu’il fit porter par un officier sur un canot parlementaire, en lui demandant de le recevoir, parce qu’il avait des choses importantes à lui communiquer. Fort de sa résolution d’être toujours fidèle à la France, Rigaud ne refusa pas de l’entendre ; il envoya l’adjudant-général Toureaux le chercher à l’Île-à-Vaches, en l’assurant que le droit des gens serait observé à son égard.
En arrivant auprès de Rigaud, Harcourt lui remit la lettre du général Maitland, qu’il lut en présence de ses officiers et de quelques fonctionnaires publics ; et voyant qu’elle ne parlait que de l’échange des prisonniers, il demanda à Harcourt s’il ne s’agissait que de cela. Force fut à cet envoyé de s’expliquer. Il dit alors à Rigaud : « Que Maitland avait appris son élection comme député au corps législatif, au mois d’avril précédent ; qu’il n’ignorait pas qu’il n’avait pu faire entendre la justification de sa conduite, en France où il était atrocement calomnié ; qu’il savait la désunion qui existait entre lui et