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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/441

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Louverture ; que lui et ses officiers avaient la plus haute estime de la valeur et des sentimens de Rigaud ; qu’il lui faisait savoir que, s’il avait évacué les villes de l’Ouest, c’était pour porter plus de forces à Jérémie qu’il était dans l’intention d’occuper, comme le Môle, sans étendre la domination anglaise ; et qu’enfin Maitland désirait conclure avec lui une suspension d’armes. »

Le fait est que Maitland désirait arriver à quelque chose de mieux avec Rigaud. C’était de sa part un dernier effort, une dernière tentative de séduction auprès de ce général qui avait déjà refusé tant d’offres. Le colonel Harcourt ne pouvait dire toute sa pensée en présence des spectateurs.

Rigaud la comprit ; et mettant dans sa réponse les formes les plus courtoises, il lui dit « qu’effectivement il avait été élu député au corps législatif, et qu’il était aux ordres de l’agent du Directoire exécutif, soit pour se rendre en France, soit pour rester dans la colonie ; qu’il lui importait peu d’avoir été calomnié en France ; qu’il répondait à ces calomnies par sa conduite militaire et politique, appréciable par tous, même par les Anglais ; que Maitland était dans l’erreur en pensant qu’il était désuni avec T. Louverture ; que ce dernier était son chef et lui donnait des ordres auxquels il obéissait ponctuellement ; qu’il en avait reçu récemment pour se préparer à expulser les Anglais de la Grande-Anse ; qu’il espérait obtenir ce résultat en peu de temps, et que toute suspension d’armes devenait inutile en présence de telles dispositions ; et qu’au surplus, il n’appartenait qu’au général en chef de l’armée d’en conclure. »

Cet entretien avec Harcourt eut lieu le 30 juin : les officiers envoyés par Hédouville n’étaient pas encore rendus