Aller au contenu

Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/444

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

écrivit une lettre de remercîment et de soumission, en promettant de ne plus se mettre dans un cas semblable. Il ne signait pas encore son nom. T. Louverture, en correspondant à ce sujet avec l’agent, lui dit que Boerner était d’un caractère vif, qu’il ne savait pas user de formes convenables envers des hommes moins instruits que lui ; il lui dit aussi que cet officier ayant été aux Cayes, en 1796, avec Desfourneaux, il devait tout employer pour effacer d’anciens souvenirs.

Le 5 juillet, après la mission du colonel Harcourt aux Cayes, Laplume demanda à Hédouville de faire réunir à son arrondissement de Léogane, les autres places qui en faisaient partie, d’après la décision de Sonthonax. Mais l’agent lui répondit que cela ne se pouvait pas, que ce serait impolitique, puisque Léogane même rentrait dans le département du Sud, suivant la loi sur la division du territoire. Ces places étant toujours restées sous le commandement de Rigaud, on aperçoit déjà dans cette demande de Laplume une préoccupation suggérée par le général en chef, et dans la réponse de l’agent une arrière-pensée politique.

Le 17 juillet, Moïse est mandé au Cap par Hédouville, parce qu’il est accusé d’avoir ordonné un rassemblement de cultivateurs sur l’habitation Bertrand, au Terrier-Rouge. Moïse niant, il est renvoyé par l’agent, faute de preuves.

Le même jour, Dessalines lui adressait des plaintes contre Boerner, pour avoir insulté toute la 4e demi-brigade, en traitant officiers et soldats de voleurs. Hédouville blâma cet officier qui donnait pour excuse, que des violences avaient été exercées sur les propriétés des habitans.