Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 3.djvu/461

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cun émigré ne peut être compris dans l’amnistie. » Il l’autorisa à convenir d’un armistice de deux mois, et lui fît savoir qu’il écrivait aussi à Rigaud pour l’autoriser à placer provisoirement des autorités civiles et militaires à Jérémie, dès la prise de possession.

Mais le 6 août, Huin étant déjà arrivé à Jérémie avec mission de T. Louverture, de traiter de l’évacuation des deux villes, Maitland adressa à Hédouville une lettre où il lui disait, « qu’ayant reçu depuis six jours l’autorisation du gouvernement britannique pour l’entière évacuation de Saint-Domingue, il avait pensé devoir en aviser le général en chef T. Louverture et le général Rigaud ; qu’à cet effet, il avait envoyé le colonel Harcourt auprès du premier, et un autre officier auprès du second ; qu’en ce moment il avisait Hédouville qu’il envoyait au colonel Stewart, commandant au Môle, les pouvoirs nécessaires pour traiter de l’évacuation de cette ville avec toute personne que l’agent voudrait y envoyer, bien entendu que la principale condition serait d’assurer la garantie des personnes et des propriétés, et que le colonel Harcourt, d’après ses pouvoirs, traiterait de l’évacuation de Jérémie.  » Maitland termina sa lettre, en disant à l’agent « qu’il était heureux que son gouvernement lui eût donné la faculté de faire cesser la guerre qui avait désolé Saint-Domingue si longtemps, et qu’il espérait qu’Hédouville réussirait à y rétablir l’ordre et la tranquille lité, pour réparer les malheurs de cette colonie. »

La fausseté de T. Louverture va être cause d’une sorte de mystification pour l’agent.

La lettre de Maitland fut envoyée le 15 août parle colonel Stewart, qui en adressa une à Hédouville où il lui disait être muni des pouvoirs du général Maitland de traiter