donnait connaissance du débarquement de ce régiment et de quelques femmes auxquelles il avait pardonné leur émigration.
Le 5, il reçut réponse de l’agent qui lui dit qu’il ne l’avait point autorisé à admettre les officiers et sous-officiers des régimens noirs qui avaient servi sous les Anglais ; qu’ils étaient des émigrés. Il lui reprocha d’avoir donné une extension démesurée à l’amnistie, qu’il avait violé la loi sur la police des cultes. « Souvenez-vous que dans une République, personne n’a le droit de faire grâce. » Il lui témoigna enfin sa surprise de n’avoir encore reçu de lui aucun détail sur l’évacuation de Jérémie, de ne savoir rien des conventions qu’il aurait prises avec le général Maitland pour celle du Môle.
Le même jour, l’agent, ayant lu un article du journal imprimé au Port-au-Prince, et appris qu’avant son départ de cette ville, T. Louverture avait prononcé en chaire un nouveau pardon, en vertu de l’oraison dominicale, et après une messe solennelle, l’agent écrivit à cet effet à l’administration municipale pour expliquer l’amnistie qu’il avait accordée par sa proclamation du 15 août. « Je déclare, en conséquence, dès ce moment, cette amnistie nulle à l’égard des personnes que la loi pourrait proscrire comme émigrés, et qui ne seraient pas comprises dans les exceptions de ma proclamation. Les femmes même qui seraient émigrées ne peuvent être comprises dans cette amnistie. Les autorités chargées à cet égard de la police sur ces individus, sont déclarées responsables des mesures à prendre, et seront elles-mêmes, conformément à la loi, poursuivies comme complices d’émigration, si elles ne les exécutent pas. Je dois vous observer, citoyens administrateurs, que vous avez formelle-