au renvoi de Blanchelande et de d’Esparbès ; ils avaient voulu chasser Polvérel et Sonthonax ; ils ont aidé T. Louverture à chasser ce dernier dans sa seconde mission ; ils l’ont encore aidé à chasser Hédouville. Galbaud, seul gouverneur, obtint leur confiance, parce qu’il entrait dans leurs vues de contre-révolution. T. Louverture l’obtint aussi, parce qu’il agit dans le sens de leurs prétentions : cela sera démontré en 1800 et 1801.
À l’égard de la guerre civile du Sud, indépendamment des causes locales que nous avons signalées dans notre introduction à cet ouvrage, de la rivalité entre T. Louverture et Rigaud, et de l’antagonisme des vues politiques qui les dirigeaient, c’est au gouvernement français et non aux Anglais, à Maitland, qu’on doit en faire le reproche. C’est le Directoire exécutif, par ses agens Laveaux, Sonthonax, Hédouville et Roume, qui en a été l’auteur ; c’est lui qui l’a déterminée, qui l’a laissée poursuivre jusqu’à extinction, pour assurer la domination politique de la France par la prépondérance de ses colons : ces colons y ont grandement contribué, pour seconder les vues de la métropole ; et le gouvernement consulaire y a mis la dernière main.
L’intérêt étant la mesure de l’action, la France et ses colons ont cru y trouver le leur. Le général Maitland ne pouvait trouver dans cette guerre civile l’intérêt de son pays, lorsqu’il se fut décidé à évacuer les villes qui étaient en sa possession. Alors l’intérêt de la Grande-Bretagne consistait à trouver beaucoup de consommateurs à Saint-Domingue ; et, en allumant la guerre, c’aurait été en diminuer le nombre. Ce n’est pas aux Anglais, à des hommes d’État aussi prévoyans, aussi capables, qu’on peut justement faire de tels reproches. Par suite de l’expulsion du