vateurs, dans le moment où ses sourdes menées les excitaient contre Hédouville. C’est après le départ de ce dernier, le 15 novembre, qu’il rendit une proclamation pour renouveler ses mesures de contrainte contre les cultivateurs, sous prétexte que les vagabonds profitaient des agitations que ce départ avait occasionnées, pour commettre des désordres. Aucun de ses règlemens de culture subséquens n’a fixé de terme pour l’engagement des cultivateurs.
Mais nous avons vu un numéro du journal du Port-au-Prince où se trouve insérée, à la date du 11 septembre, une lettre du général en chef à l’administration municipale de cette ville, par laquelle il s’affligeait de la situation déplorable des Français de Saint Domingue, réfugiés aux États-Unis : il témoigna le désir qu’ils revinssent dans la colonie pour être pardonnes, comme l’Enfant prodigue l’avait été par son père. Cette lettre est certifiée conforme par B. Borgella, président ou maire. Depuis l’entrée de T. Louverture au Port-au-Prince, ce colon grand planteur était devenu le conseiller, le factotum du général en chef. C’était avec lui qu’il concertait principalement toutes ses mesures d’opposition à l’autorité d’Hédouville. Celui-ci ne manqua pas de remarquer la lettre dont il s’agit ; et le 5 octobre, jour où il en eut connaissance, il adressa une lettre à son tour à l’administration municipale pour témoigner son étonnement de l’insertion de celle de T. Louverture sur le journal ; il la déclara contraire à la constitution, et requit du commissaire du pouvoir exécutif, de faire insérer sa propre lettre sur les registres de ce corps.
C’était, de sa part, témoigner toute son impuissance, puisqu’il n’écrivit pas directement à T. Louverture.
Nous ne concevons pas qu’Hédouville ait cru pouvoir exercer toute l’influence de son autorité, en restant tou-