douville. Par sa correspondance, il approuva cet acte auquel il avait contribué ; il engagea l’agent à l’envoyer promptement aux autorités civiles et militaires ; il lui promit de le faire exécuter, tandis que, d’un autre côté, il le décriait et le présentait à l’esprit des cultivateurs comme un moyen de rétablir l’esclavage.
Nous prions le lecteur de bien remarquer la critique de l’arrêté d’Hédouville par T. Louverture ; car, en arrivant à l’année 1800, il verra les actes du général en chef sur la culture, outre-passant tout ce qu’il y trouvait de pernicieux pour cette industrie du pays, empirant la condition des cultivateurs. Et en ce temps-là même où il admettait dans la colonie les grands planteurs émigrés, contrairement à la constitution et aux lois, en opposition aux prescriptions récidivées d’Hédouville à ce sujet, que faisait-il sinon les favoriser pour leur remettre leurs biens, confisqués ou séquestrés au profit de la République ? Cette aristocratie qu’il signalait, il la rétablit dans toute sa force, au profit des colons.
Pamphile de Lacroix prétend que T. Louverture fit un autre règlement, en même temps, d’après lequel les cultivateurs devaient continuer leurs travaux chez leurs anciens maîtres pendant cinq ans, à condition de jouir du quart du produit, duquel quart, néanmoins, les propriétaires pourraient défalquer les frais de leur nourriture et entretien. M. Madiou assigne la date de cet acte au 3 août. Outre que nous ne l’avons pas trouvé dans les documens que nous avons lus, la correspondance que nous venons de citer, dans les premiers jours de ce mois, prouve le contraire ; car, s’il avait existé, l’agent n’eût pu l’ignorer et en aurait fait le reproche au général en chef. Celui-ci était d’ailleurs trop adroit pour empirer la condition des culti-