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à Las Caobas. Ils y furent poursuivis, et Las Caobas tomba aussi au pouvoir de ce général. Il avait préalablement ménagé des intelligences avec les hommes de couleur du Mirebalais : ce sont eux qui facilitèrent l’entreprise de T. Louverture. Partout, ils se repentaient de leur trahison envers le drapeau français. Ce fait est constaté par T. Louverture lui-même, dans sa lettre à Laveaux, en date du 6 août : il lui dit « que le Mirebalais s’est rendu à lui au moyen des intelligences qu’il avait préparées, et il convient qu’il aurait été presque impossible de le soumettre par la force, tant son site est fortifié par la nature ; et nous ne devons sa possession qu’au retour de ses habitans à la mère-patrie. »

Selon son habitude, T. Louverture fît dresser procès-verbal, tant au Mirebalais qu’à Las Caobas, en faisant prêter serment aux habitans de rester fidèles.

Nous remarquons, en passant, qu’à la fin de sa lettre à Laveaux, comme il faisait déjà, il lui renouvelle ses vœux de bonne santé et des complimens affectueux pour les officiers de son état-major. Il y avait une grande différence entre cette formule récidivée, et le langage soldatesque de Villatte : de là naturellement de la part de Laveaux, une préférence aussi en faveur de celui qui employait les formes d’un attachement doucereux envers son supérieur.

Le 15 août, T. Louverture adressa une lettre au gouverneur général où il lui dit qu’il se ménage des intelligences à l’Arcahaie, et qu’il a reçu au Mirebalais une députation envoyée par Mamzelle, chef des nègres indépendans du Doko, qu’il tâchera de soumettre à son autorité. Il parle à Laveaux de la manière d’organiser les choses au Mirebalais et à la montagne des Grands-Bois, pour s’assurer de la soumission de ces cantons qui tou-