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la place du Champ-de-Mars au Cap, à l’arrivée de l’agence de 1796. Voyons aussi le revers de cette médaille, en 1799.

Le 5 février, une assemblée des généraux eut lieu sous la présidence de Roume. Nous n’en connaissons pas les détails, mais seulement le résultat.

Après s’être bien concerté avec T. Louverture, Roume, décidant le contraire de ce qu’avait résolu Hédouville à son départ, invita Rigaud à se dessaisir du commandement en chef du département du Sud, à renoncer à toute prétention sur Léogane, à abandonner à Laplume, non-seulement le Grand-Goave et le Petit-Goave, où Rigaud avait étendu son commandement depuis la prise de Léogane par les Anglais, mais encore la place et la commune entière de Miragoane[1].

Laplume avait été gagné par T. Louverture. On a vu qu’il avait déjà refusé d’obéir à la réquisition de Rigaud par rapport à Léogane. En voulant étendre maintenant son commandement jusqu’à Miragoane, l’agent de la France voulait faciliter au général en chef l’invasion du reste du département du Sud, par l’occupation du point militaire qui le couvrait.

Rigaud refusa de consentir à un tel amoindrissement de son commandement ; il rappela à Roume les dispositions de la loi organique de la colonie qu’il avait promis de ne jamais violer, et qui comprenait dans le départe-

  1. Le commandement de Rigaud avait été fixé jusqu’au Grand-Goave, par Polvérel : voyez sa lettre du 11 juin 1794, à la page 465 du 2me volume. En 1796, Sonthonax ordonna d’en distraire les communes de l’Anse-à-Veau, du Petit-Trou et du Fond-des-Nègres ou Saint-Michel. Sa passion à cette époque fut cause que les troupes et les habitans protestèrent contre cette décision, et les choses restèrent comme auparavant. Hédouville les maintint en cet état, et étendit même le commandement de Rigaud jusqu’à Léogane.