dernier pour commencer la guerre. Tandis que Rigaud croyait s’adresser à un esprit conciliateur, à une autorité qui devait modérer la fureur de son antagoniste, Roume le dénonçait à toute la colonie et à la France elle-même, comme un ambitieux qui ne voulait reconnaître aucune supériorité hiérarchique !
De tels procédés, pratiqués par l’agent du Directoire exécutif, sont-ils d’un homme de bien soumis à ses instructions, ou sont-ils d’un fourbe aussi hypocrite que T. Louverture, et ravi de voir arriver à point le succès de ses instructions ? Lecteurs, c’est à vous de prononcer !
Quant à Rigaud, pouvait-il, dans de telles circonstances, refuser le combat auquel on le provoquait avec tant de perfidie ? Non ! mille fois non !
Lorsqu’un militaire, un général, se trouve placé comme était Rigaud en mai 1799, il n’a plus qu’à faire appel à son courage, à mettre l’épée à la main, et à laisser le Destin accomplir son œuvre.
Nous venons de reconnaître que Rigaud ne pouvait légalement, abandonner son poste, comme militaire. Son devoir l’obligeait à y rester, puisqu’on n’avait pas voulu accepter sa démission ; son honneur blessé le contraignait à accepter la guerre.
Mais, comme personnage politique, représentant une classe d’hommes, n’avait-il pas aussi un devoir à remplir, qui devait encore le porter à accepter la guerre ?
Reportons-nous, par la pensée, à cette époque douloureuse pour les fils régénérés de l’Afrique.
Après avoir vaillamment combattu les Anglais sur tous les points du territoire de Saint-Domingue, et obtenu d’eux l’abandon des villes qu’ils occupaient, que voyaient les