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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 5.djvu/318

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Cette journée du dimanche 17 octobre était des plus propices à la réunion de ces cultivateurs, leur habitude étant de se rendre dans les villes et bourgs à un pareil jour.

Tandis que le chef de bataillon Andrieux montait avec précipitation au fort de la Crête-à-Pierrot, l’abbé Videau était à cheval gagnant à franc étrier le bourg des Verrettes qui en est éloigné de deux lieues. À chacun son affaire : celle d’Andrieux était d’être au milieu de sa troupe, pour résister si c’était possible ; celle de M. l’abbé, de fuir au plus vite le terrible Jean-Jacques qui, quelques mois auparavant, avait opéré sous ses yeux le massacre de 200 blancs dont il a déjà été question.

Dessalines, appuyé de quelques soldats venus avec lui et des nuées de cultivateurs rassemblés par Cottereau, se porte au pied de la Crête-à-Pierrot dont les canons avaient sonné l’alarme. Il enjoint à Andrieux de l’abandonner sur-le-champ. Malgré sa bravoure, les dispositions du capitaine-général, de concentrer toutes les forces dans les villes du littoral, lui étant connues, Andrieux se vit à regret forcé de quitter ce fort pour se rendre à Saint-Marc. Dessalines ne l’attaqua point ; mais, sur sa route, il eut à combattre contre un détachement de la 8e coloniale, déjà placé en embuscade par ordre de ce général qui, en venant dans ce but, avait tout prévu. Andrieux parvint à Saint-Marc d’où le général Quentin avait envoyé un escadron de dragons à son secours, en entendant le canon d’alarme.

L’arrivée de l’abbé Videau aux Verrettes y avait sonné

    de l’Artibonite, qui fut trésorier à Saint-Marc sous le règne de Dessalines, et ensuite sénateur de la République d’Haïti.