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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/260

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semblée ou junte ; ils avaient des pouvoirs illimités. Les uns voulaient l’alliance avec l’État du Nord ; les autres, celle avec la République d’Haïti ; d’autres opinèrent pour déclarer l’indépendance politique de l’Est, et d’autres encore, pour le replacer sous la domination de l’Espagne. Enfin, après de violentes discussions, la majorité se forma ; et le 18 décembre, la junte déclara : « Que les naturels de la partie espagnole de Saint-Domingue prenaient les armes au nom de leur souverain légitime, Don Ferdinand VII, actuellement en captivité (en France), et dont les pouvoirs étaient exercés par la junte de Séville ; et qu’ils reconnaissaient don Juan Sanches de Ramirès, pour leur capitaine-général et intendant par intérim.  »

Indépendamment de l’origine de ces habitans, de l’intérêt qu’inspirait la famille royale d’Espagne, dépouillée de ses États par la violence, on peut croire qu’ayant besoin du concours des Anglais pour s’emparer de Santo-Domingo et être protégés ensuite, ces considérations influèrent sur la résolution de la junte de Bondilla ; car, probablement, la Grande-Bretagne n’aurait pas prêté la main à la déclaration de l’indépendance, ni à l’alliance avec l’un ou l’autre État d’Haïti, lorsque dans le même mois de décembre, elle venait d’autoriser seulement le commerce de ses sujets avec eux. Il est même permis de croire qu’elle ne rendit son Ordre en conseil du 14, que par la connaissance acquise du soulèvement des indigènes de l’Est, qui allait expulser les Français de toute l’île d’Haïti. D’ailleurs, sa convention avec le gouverneur de Porto-Rico n’était que la conséquence de son alliance avec la junte de Séville ; et c’était au nom de cette dernière et par son autorisation, que ce gouverneur avait