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Page:Ardouin - Étude sur l’histoire d’Haïti, tome 7.djvu/303

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La remise entière de la place eut lieu le 11 juillet, après des échanges de courtoisie entre les officiers anglais et français.

Après avoir agi ainsi envers leurs ennemis, les Anglais réclamèrent de leurs amis, — des indemnités, pour se défrayer des dépenses occasionnées par leur concours dans la prise de Santo-Domingo. Juan Sanches n’ayant point d’argent, ils prirent possession de la ville, établirent une consigne sévère à l’égard des indigènes de la campagne qu’ils ne laissèrent pas entrer dans la place, embarquèrent à bord de leurs vaisseaux les plus belles pièces d’artillerie en bronze qui la défendaient, des tableaux historiques qui décoraient le palais du gouvernement ; et ils se préparaient à démonter toutes les cloches des églises pour les emporter aussi, quand Juan Sanches fit un appel aux indigènes qui se cotisèrent pour fournir une somme à leurs auxiliaires.

Toutes ces choses se passèrent durant le reste du mois de juillet et d’une partie de celui d’août. Alors survint inopinément un nouvel auxiliaire aux indigènes : la fièvre jaune commença à sévir contre les Anglais. Ce fut le signal d’un abandon précipité de Santo-Domingo, de la part de ces amis exigeans.

Tout en essayant de tourner Juan Sanches de Ramirès en ridicule, par rapport à son costume qui lui parut bizarre, Guillermin en a donné un portrait qu’il est bon de placer ici, à cause de ce que nous aurons à dire de son, administration dans l’Est :

« Ce chef de parti est d’un caractère doux ; il a l’air simple et modeste ; mais cette modestie et cette simplicité apparentes cachent un orgueil démesuré et la finesse d’un homme d’une condition plus relevée que